Les choses commencent  un peu plus loin dans le passé, mais nous allons revenir plus proche de nous. Le président Houphouet-Boigny nouvellement président de la côte d’Ivoire décide quelques années après de créer des conditions favorables et maintenir l’équilibre financier pour une bonne gestion de la filière cacao.

Pour cela il va créer dans les années 60 la Caisse de stabilisation et de soutien des prix des productions agricoles (CSSPPA), plus connue sous le diminutif Caistab sous d’autres cieux on parlerait de chambre de compensation.

Son rôle était de constituer un intermédiaire de poids entre les producteurs et les négociants en vue de stabiliser les cours. La Caistab achetait la production de cacao des producteurs à un cours fixé à l’avance et le stockait. Elle était ensuite chargée de le vendre. Cela permettait de lisser les cours puisque la vente intervenait toute l’année contrairement aux récoltes saisonnières.

Pour les paysans, le fait de savoir à quel prix ils allaient pouvoir vendre leur production leur a permis de s’enrichir et de faire croître leur exploitation. La Côte d’Ivoire est ainsi devenu le premier producteur mondial de cacao (40 %) et la Caistab, le principal organe d’État du pays.

Cette caisse étant entre les mains des hommes politiques et fonctionnaires, en lieu et place des industriels, des agissements contre nature commençaient à se développer dans la maison ainsi on se retrouvera avec une entreprise qui dilapide des fonds, ce système se retrouvera doublé d’une politique de cadeaux aux amis du président et d’une corruption généralisée (portant sur près de 260 millions de francs par trimestre à la fin des années 1990).

La corruption présente à la Caistab est devenue trop voyante.Le FMI et la Banque mondiale

demanderont sa suppression, ce qui devient effectif en août 1999.

Avant cette fermeture de 1960 à 1970 tout va bien, les affaires marchent à merveille pour la société, la vie des agriculteurs est de  plus en plus aisée et les exploitations grandissent de façon exponentielle. Le pays devient de plus en plus producteur, au début des années 1980 le décor change, la production explose et l’offre devient supérieur à la demande du marché mondiale.

Voici ce que dit le président Houphouët à cette période par rapport à cette crise

https://youtu.be/JRUq0LQhvGI

Ainsi les prix sur le marché baissent, pendant ce temps la caistab ne peut plus tenir ses engagements vis-à-vis des agriculteurs chose qu’elle pouvait bien faire si par le passé pendant la période de bonne grâce elle n’était pas au centre de corruption et de cadeaux en tout genre.

C’est pourquoi lorsqu’il y a ce renversement de situation,l’Etat ivoirien se retrouve pris au dépourvu. Le président supporte mal de voir le prix du cacao baisser sur le marché international car qui dit baisse des prix dit baisse du niveau de vie et manque à gagner pour l’Etat.

Après une analyse de la situation, on découvre que les négociants sont au centre de cette chute de prix. Pour tenir ses engagements et maintenir le niveau de vie des agriculteurs le président Houphouët va passer à l’action.

C’est ainsi que le président Houphouët se retrouvera seul et abandonné par ses alliés et toutes les entreprises qui faisaient ses louanges hier. Entre temps, il a un pays à diriger et faire de telle sorte que  cette baisse n’affecte pas les agriculteurs qui se retrouveront en grande masse dans les grandes villes (exode).

C’est ainsi qu’il sera approché par un jeune négociant de 32 ans du nom de Serge Varsano, héritier d’une entreprise de négoce.

Il faut savoir ceci de cet empire de négoce en 1962, en pleine crise de Cuba, alors que Fidel Castro était coupé du monde, et mis au ban de la communauté internationale Maurice Varsano, le père va tendre la main à Fidel Castro. Lors de leur échange, ce dernier lui demandera ? « De quel côté êtes-vous ? », en se caressant la tête comme s’il était aussi chauve que son vis-à-vis. « Du côté du sucre », répondra Maurice Varsano, en faisant mine de démêler une imaginaire barbe castriste. Cette attitude séduira le LíderMaximo Et il emporta le marché! Depuis ce moment l’empire Varsano, sera bâti par le père sur le sucre.

Le fils ayant retenu la leçon du père avec Fidel Castro s’approchera du président Houphouët lui proposera une solution, pendant leur échange le président demandera au négociant de quel côté êtes-vous ? Et lui de répondre « du côté du cacao » c’est ainsi que pour mener à bien son projet le président Houphouët Boigny s’allie au groupe français Sucres et Denrées, plus connu sous l’acronyme « Sucden » qui n’est rien d’autre que l’empire de la famille Versano.

Quand quelques années avant, tous les négociants et intermédiaires internationaux se déchiraient et vous mangeaient dans la main pour avoir vos fèves, quand les plus puissants négociants du monde étaient prêts à patienter des heures voir des jours entières dans l’antichambre présidentielle, à cette époque chacun pouvait bien comprendre qu’il n’y aucun doute on a bien quelque chose qui a de la valeur et qui les intéresse au plus haut point. Sauf qu’après le surplus de fèves sur le marché, personne ne faisait plus de courbette.

Le président refuse de rester sans rien faire car lorsqu’on produit le tiers de la récolte de cacao mondial grâce à un organisme de contrôle aussi puissant que la Caistab, on a un pouvoir. C’est ainsi qu’avec cet allié à ses côtés en 1988, Félix Houphouét-Boigny déclare la guerre au marché du cacao.

Le plan est simple pour faire remonter les prix sur le marché international le président ivoirien à l’idée originale d’assécher le marché et de sevrer les grandes sociétés de négociant en créant de la pénurie.

Dans le jargon militaire, on appel cette technique la tactique de la terre brûlée, une méthode qui consiste à bruler les récoltes, assécher les cours d’eaux afin d’appauvrir ou d´affamer les protagonistes et les pousser à capituler.

Ainsi, il a compris que si on prive les industriels de deux cent mille tonnes de fèves, le tiers des approvisionnements ivoiriens, la panique gagnera les marchés et les cours exploseront.

Aussitôt, le plan mis en œuvre, les instructions sont  données à la Caistab de livrer quatre cent mille tonnes de fèves, soit les deux tiers de la récolte ivoirienne, à Sucden. Varsano en vend la moitié et stocke le reste pour faire remonter les cours. Un formidable coup de poker !

Malgré la déprime des cours du cacao, les deux cent mille tonnes stockées valent un milliard de francs de l’époque.

En y réfléchissant, Serge Varsano, est pris d’une légitime fierté : n’a-t-il pas offert à la France l’occasion d’une grande action diplomatique?

Grâce à cette opération commerciale et pour quelques millions de francs, Paris va en profiter pour redorer son blason en Afrique.

Pour le faire, la France par le truchement de son président François Mitterrand prêtera son concours à la manœuvre et elle accordera une ligne de crédit de 400 millions de francs Français à la côte d’Ivoire. Officiellement, c’est un crédit de soutien accordé à la Caisse de stabilisation ivoirienne. Mais personne n’est dupe, L’argent a pour but de financer le couteux stockage des 200 000 tonnes de fèves dans le port d’Amsterdam.

Grace à cette opération, la France fera une forte médiatisation et passera pour ce gentil pays européen qui court au chevet des producteurs de cacao ruinés par la baisse des cours ! En dessous, ça laisse un autre message dans le milieu diplomatique. Elle passe également pour cette (bienveillance) France qui contribue à restaurer les finances ivoiriennes, également aider un vieil ami dans une mauvaise passe. C’est ici qu’on commence à comprendre que tout a fonctionné à la perfection, car le commerce s’est ajusté comme un gant à la politique.

Pour mener à bien le projet, et faire avaler la pilule, les concierges attitrées du marché avaient merveilleusement accompli leur tâche en répandant largement une rumeur selon laquelle une sècheresse s’annonçait en Afrique de l’ouest,question de faire paniquer le marché et relancer la demande. Après tout, Il n’était pas insensé de comprendre quelques choses tournent mal après un cycle de trois années ininterrompues d’excédents, à une campagne déficitaire sur le marché de fève de cacao.

Cette technique marchera et le prix commencera à monter, sauf que subitement comme une pirouette en juillet, le marché fait volte-face, car les rumeurs circulent parmi les négociants qu’il n’y aura pas de pénurie de cacao sur le marché et aussitôt le marché plonge.

Ensuite une sorte de bras de fer entre les négociants et les producteurs s’enclenche, ils sont convaincus que le cacao est là pour faire de l’argent, pas pour en perdre. Ils savaient pertinemment que le cacao ne restera pas indéfiniment dans les entrepôts.

Plus le temps passe plus la situation devient intenable. Dans le désarroi, les responsables de la Caistab vont sortir une arme habituelle, une sorte de contre-feux.

Quand on pèse 40 pour cent de l’offre mondiale, il faut savoir, par moment, se retirer. En général, cela ne dure jamais plus de trois semaines. Le marché, habitué, ne s’inquiète guère de ces absences momentanées.

Suite à cela du jour au lendemain ils décident de se retirer du marché et arrêtent les ventes.La caisse prend des vacances, la période est creuse. Les négociants, qui n’ont pas l’habitude de traiter de grosses affaires pendant l’été, n’y prêtent pas attention. Pourtant, en septembre, quand le petit monde du cacao achève son repos estival, la Caisse est toujours absente. Et trois mois passent, la Côte-d’Ivoire boude le marché.

Des négociants à travers le monde appellent pour en savoir plus mais la Caistab est toujours en vacance pendant que la Côte d’Ivoire est absente, ces négociants sont dans l’obligation de s’adresser ailleurs.

Un jour, dépité par cette situation et le fait de raccrocher tout le monde au nez Kouamé N’Guessan Lambert (Chef de service CACAO ventes et exportations)s’exclame en disant «  ils nous passent pour des imbéciles aux yeux du monde.

La réaction du marché est aux antipodes de ce qui était prévue. Les traders n’entrent pas dans le petit jeu du palais présidentiel et de Sucden. Non seulement les cours du cacao ne remontent pas, mais, semaine après semaine, mois après mois, ils continuent à baisser.

Le plus inexpérimenté des courtiers aurait d’ailleurs pu expliquer aux deux joueurs de poker ce qui allait se passer: le cacao était dans les hangars. Tôt ou tard, il faudrait qu’il en sorte. Pourquoi ne pas attendre pour acheter, de manière à faire baisser les cours, rendre la situation intenable à la fois pour les Ivoiriens et pour les Français de Sucden ?

Il faut dire que depuis le début, cette opérations est gérée depuis la présidence et le président en qualité de planteur, syndicaliste des agriculteurs et initiateur de la Caistab, ne supportait plus voir le prix du cacao baisser inexorablement.

 

Quelques temps avant cela, le président Houphouët subissait une opération de la cataracte à l’œil supportant difficilement la lumière du jour il ne pouvait plus lire le journal.

 

Chaque jour Georges François Ouégnin un ivoiro armenien, son directeur du protocole lisait le journal pour le président

Toute la presse ne parlait que de cette crise et cette baisse du prix du cacao sur le marché international

En cet été pluvieux de 1987, la Côte-d’Ivoire perdait sur chaque kilo de fèves exporté plus de quatre francs. Le pays perdait de l’argent en vendant le « fruit du labeur » de ses paysans ! Le prix d’achat dans les villages, garanti par l’État, était de 8 francs. En ajoutent 7 francs pour la collecte, le transport, le conditionnement et le stockage des fèves on se retrouvera à 15 francs. Or, sur le marché international, le cacao ne valait guère ce prix, il était à 10 francs.

Après avoir été au courant de cette nouvelle, sous un accès de colère, le président Félix Houphouët-Boigny se découvrira un sentiment de compassion pour les paysans et dira « autant le laisser pourrir en brousse ! Pas question! Ces messieurs du négoce international disent qu’il ne vaut rien? Eh bien, ils vont apprendre à s’en passer. »

Pendant cette crise le P.-D.G. de la Caistab René Amany avait été mis hors circuit car le président ne traitait plus qu’avec Serge Varsano le responsable de Sucden, la Caistab ne pouvant plus tenir ses engament car pendant les périodes de prospérité, elle était devenu une immense caisse personnelle ou le régime plongeait les deux mains pour se servir.

Un jour après de longues analyses, il se rend compte que non seulement la Côte d’Ivoire perd sur le prix de vente du cacao et en suite l’Etat Ivoirien doit la France pour l’avoir prêté 400 000 000 de francs Français.

Ce jour le président Félix Houphouët-Boigny va murmurer au PDG de la Caistab en ces termes

«Ils nous volent! ».

Il dira ensuite « L’égoïsme a triomphé de l’amour fraternel. L’Europe trop mesquine nous a encore abandonné. »

Voici ce qu’il dira dans une conférence de presse https://www.youtube.com/watch?v=eSwV0kLTFVs

Apres moult tentative c’est ce qui se passe. Houphouét-Boigny et son supplétif rendent les armes. Ils livrent le cacao au prix que veut le marché. Pour Sucden, c’est le début de la fin. Pour la Côte-d’Ivoire, c’est un mauvais calcul Cette épisode affaiblira encore plus le président. Il se demandera si le combat de sa vie n’a t-il servi à rien? Il a voulu la modernité pour l’Afrique, sans restrictions, sans reniements. Aujourd’hui, faut-il la rejeter?

Avant cette crise, la Côte d’Ivoire était courtisée par des entreprise de négoces Anglaise, Américaine et Française, tous étaient aux pieds du vieux président, ils avaient déployé des trésors d’ingéniosité. Tous commettaient une erreur grossière, ils cherchaient à convaincre le vieux de l’absurdité de sa politique d’embargo. Ces négociants lui disaient la vérité en expliquant que, la grève des exportations de cacao ivoirien n’empêcherait pas les cours de chuter car il y avait abondance. Seul, le Français Serge Varsano, viendra avec l’idée de soutenir le contraire le président ayant espoir il lui confiera la production du cacao des pauvres planteurs Ivoiriens et cela fini par un fiasco. Comme toujours il fallait un français pour soutenir l’inacceptable.

C‘est revolant.

A tous ceux qui seront des nôtres aux Seychelles voir ici https://bit.ly/3wWIhjl

du 14 au 20 octobre pour notre formation sur le négoce, ne soyez pas choqué, je sais que la lecture de ce texte peut vous boulverser mais soyez lucide ainsi va ce monde de négoce des manières premières .vous entrez dans un univers où à la place du cœur, c’est du cristal qui de loin brille mais de près il est impénétrable. Je ne cesse de le dire ce monde n’est pas pour les gentils c’est pour des montres venimeux, nous avons le choix de rester dans nos coins pleurnicher sur la marche du monde ou être acteur afin de changer les choses de l’intérieure.

Ils ont volé nos ancêtres, ils en ont fait des êtres moins importants que des objets.

Ils ont volé notre Histoire, ils se sont l´appropriés. Nous sommes devenus un peuple sans histoire.

Ils ont volé notre culture et placer nos masques dans leur musée disant que c’est Diabolique pourtant ça rapporte de l’argent dans leur économie.

Ils ont volé notre spiritualité et objets sacrés disant que c’est satanique et ils nous ont donné une religion de pacotille.

Ils ont ensuite volé et continue de voler nos ressources naturelles

Aujourd’hui ils volent nos cerveaux – par le canal de l’immigration choisie.

Grêce au négoce des matières premières ils ont volé nos parents leaders,

Il nous revient aujourd’hui d’être des dignes descendants de nos ancêtres,  car ils ont combattu à leur temps avec leurs armes. A nous de nous armer afin de prendre ce qui nous reviens. Ne nous leurrons pas, ça ne serait pas facile mais nous avons le choix, les regarder nous exterminer ou aller à la confrontation ?

Je prends l’engagement de vous donner le meilleur de moi, de sortir tout ce que j’ai dans les tripes afin de faire de vous de puissants guerriers sans pitié du négoce des matières premières, soyez indulgents si j’omet certains choses mais sachez-le je vous dirais tout, mêmes des choses illégales et compromettantes des méthodes non orthodoxes utilisées dans ce monde, je partagerais avec vous toutes mes années d’expériences et vous montrerais comment encaisser des coups, comment esquiver et comment donner en retour oui même des coups en dessous de la ceinture. Je vous montrerais comment le faire. Car ne pas le faire c’est vous entrainer sans vous donner les armes nécessaires pour affronter les gens d’en face.

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TCHAKOUTE Ernest

Douala le 03/09/2022 – 00h44

https://fr.wikipedia.org/wiki/Caisse_de_stabilisation

https://www.revues-ufhb-ci.org/fichiers/FICHIR_ARTICLE_2021.pdf

https://www.ivoirebusiness.net/articles/offensive-politique-christian-vabe-rencontre-le-ministre-rene-amani

https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Fran%C3%A7ois_Ou%C3%A9gnin