VOICI POURQUOI LE POIVRE BLANC DE PENJA N’EST PAS UN PRODUIT CAMEROUNAIS
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Cet article a été rédigé par Ernest Tchakoute (Coach Ben) suite à une publication faite par Carine Andela, relative au poivre blanc de Penja qui se vendrait eu Europe à plus de 100000 CFA le kilogramme et pourtant au Cameroun il coûterait environ 6 000 FCFA le même kilo voir le lien ici : https://www.facebook.com/carine.andela/posts/3398618066852117
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Avant de tomber en transe face au titre de cet article, il est important de connaître le point commun entre le champagne et le poivre blanc de Penja.
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Pour comprendre la similitude entre ces deux produits, nous devons passer par la Pensée Globale, surtout éviter de tomber dans les travers en exprimant notre naïveté légendaire avec des expressions du genre « wairr donc c’est comment ces gens sont ? » Il nous revient de comprendre comment ils font et faire de même, car nous devons le dire certains consommateurs sont très naïfs et se laissent facilement dépouiller. À la fin de la lecture vous aurez pas mal de surprises.
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Surtout ne pas confondre le poivre blanc, et poivre blanc de Penja nous avons là en face deux produits bien distincts
Tout commence en 6 mai 1919 en France. Avant de comprendre tout ceci faisons un peut d’histoire
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Cette décision était particulièrement liée aux troubles observés sur les marchés du vin suite à la crise phylloxérique (Espèce d’insectes hémiptères. C’est une sorte de pucerons ravageurs de la vigne. Le terme de phylloxéra désigne aussi, par métonymie, la maladie de la vigne causée par cet insecte.) Et aux bouleversements suscités par la guerre tribale européenne (cette guerre était entre les tribus européennes et ne saurait être mondiale) dite Première Guerre mondiale et la mobilisation des hommes pour les combats.
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Suite à une proposition du comité d’histoire de l’INAO (institut national de l’origine et de la qualité) relayée notamment par l’ancien directeur de l’OIV ( opérateur d’Importance Vitale) Robert TINLOT, un colloque relatif à l’histoire des appellations d’origine et à leurs perspectives d’avenir s’est tenu les 6 et 7 mai 2019 à la Maison des Sciences de l’homme de Dijon, en partenariat avec la Chaire Unesco Culture et Traditions du vin.
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LA LOI DU 6 MAI 1919, UNE GENÈSE COMPLIQUÉE
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Depuis le début du 20ème siècle les vignerons producteurs ont dû lutter contre la fraude qui s’était largement développée dans un marché où l’offre a été désorganisée par la crise du phylloxéra et les ruptures de production qui en avaient découlé. Dans le même temps, la révolution des transports liée au développement généralisé des chemins de fer a élargi la concurrence, débouchant sur des chutes conséquentes des prix payés à la production et contribuant au marasme observé dans les vignobles.
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Cette situation entraîna dans le début des années 1900 de nombreux troubles dans les vignobles français. On assiste alors à diverses tentatives pour délimiter les vignobles et ainsi garantir l’origine sinon la qualité des raisins et du vin lui-même.
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Le 1er août 1905 le parlement français vote une loi sur la répression des fraudes dans la vente des marchandises et des falsifications ‎des denrées alimentaires et des produits agricoles (ha! oui il existe des faux produits agricoles. La suite du texte, vous fera comprendre pourquoi subitement le poivre devient la start) il est important de signaler ici que cette loi était tellement bancale et ne répondait qu’imparfaitement à la notion d’appellation d’origine, le Parlement français engage des travaux à partir des années 1910, se traduisant en 1911 par le dépôt d’un projet d’une ”grande loi de pacification nationale”. Les débats intenses qui en découlèrent traduisent les très fortes oppositions existant entre les producteurs et les NÉGOCIANTS (encore eux ces négociants décidément ils sont partout), ces derniers défendant l’entière liberté commerciale et l’absolu droit de propriété individuelle.
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Des débats passionnés amène alors le Parlement à abandonner brutalement en 1913 la référence à la qualité substantielle des produits, initialement retenue pour accompagner la notion d’appellation d’origine, et à n’appuyer l’appellation d’origine que sur les seuls usages locaux, loyaux et constants.
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Au lendemain de la première guerre (dite) mondiale qui a bouleversé le marché du vin et fait la fortune de certains négociants, les producteurs veulent se prémunir contre les concurrences déloyales. Dans le contexte nationaliste qui régnait à la sortie de la guerre avec la volonté de fermer le marché français aux vins étrangers, s’est développée la volonté de pouvoir intégrer dans les futurs traités de paix la possibilité de protéger les appellations d’origine françaises comme Champagne et Cognac dans les pays vaincus.
C’est ainsi que le 6 mai 1919 est promulguée la loi qui, pour la première fois, protège et garantit l’origine des produits. Il n’est alors fait référence à aucun critère de qualité. Les producteurs en déclarant leur récolte peuvent désormais affirmer l’appartenance de leur production à une appellation dans une aire géographique spécifiée. Les contestations possibles sont tranchées par la justice civile. Des centaines de procès auront alors lieu durant les années 1920.
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– La fin du texte vous fera comprendre le point commun entre ces produits –
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Il est important de savoir que les expressions AOC (Appellation d’Origine Contrôlée,) l’indication géographique ou IG etc. sont des titres de propriétés industrielles et ou intellectuelles, il en existe une multitude et celle qui touche à la vie quotidienne de tous est L’IG, c’est un titre qui appartient au patrimoine d’une nation. Comme nous l’avons souligné plus haut. Le Champagne ou le Bordeaux de France, sont en l’occurrence des vins qui tirent leurs appellations de leur origine.
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Le poivre de Penja est le premier produit en Afrique Subsaharienne, à bénéficier d’une indication géographique protégée (IGP) le certificat a été remis officiellement en septembre 2013.
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L’indication géographique (IGP) permet de protéger et de promouvoir des produits traditionnels et locaux. C’est-à-dire des produits dont la typicité a un lien avec le terroir.
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La délimitation de l’aire géographique de production du poivre blanc de Penja couvre six arrondissements (Mbanga, Mombo, Njombépenja, Loum, Manjo, dans le département du Moungo (région du Littoral) et Tombel dans le département du Koupé-Manégouba (région du Sud-ouest). Cet espace couvre environ 3 000 km2.
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EN PRINCIPE, L’IGP DEVAIT CONTRIBUER AU DÉVELOPPEMENT LOCAL ET PARTICULIÈREMENT DANS DES ZONES DIFFICILES ET DÉFAVORISÉES. MAIS…
A suivre
 
Ernest TCHAKOUTE (Coach Ben)
Douala le 24/11/2020 — 03H23