OÙ ÉTAIENT NOS SERVICES DE RENSEIGNEMENTS ?
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DISCLAIMER : ce texte peut me coûter la vie, car nous vivons dans un pays où la pensée unique est le mode de fonctionnement, on ne doit pas avoir une analyse critique, il est interdit de se servire de la pensée globale, avoir une idée contraire ou une pensée orientée vers une solution est considéré comme « une menace à l’intégrité de l’État ». À un moment, on doit savoir s’exprimer même si ça choque, donner son avis ou s’interroger ne doit pas constituer un délit ou un acte de terro-H6sme.
En tant qu’entrepreneur, je sais que la concurrence est un élément essentiel dans tout environnement économique, c’est pourquoi une recherche sur google nous dit ceci « Dans un environnement économique, la concurrence joue un rôle crucial en stimulant l’innovation, en améliorant la qualité des produits et services (…) elle agit comme un moteur de croissance économique et de bien-être général, tout en veillant à ce que les entreprises restent performantes et efficaces. » Quand on comprend ceci, il est clair qu’en transposant cette idée dans le concert des nations, on le dira sans risque de se tromper, que toutes les nations sont en concurrence et que toutes les idées, même contradictoires, doivent être mises ensemble pour apporter des solutions. Place au texte.
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Qui n’a jamais entendu dire que les services de renseignements camerounais étaient la 3e plus efficace au monde juste après les Américains et les Israéliens ?
On nous a toujours vanté le mérite des services de renseignements camerounais, nous disant comment ils sont les plus efficaces d’Afrique et 3e au monde.
On est en droit de s’interroger sur comment deux opposants (en plus des personnes les plus surveillées du Cameroun) en sont arrivés là (déjouer ces services, au point de prendre tout un pays par surprise) ?
La plus grosse incongruité, c’est l’apparition du document sur Internet : un document qui est protégé par le sceau de la confidentialité comme par magie se retrouve sur Internet. Ce n’est pas tant l’apparition du document sur Internet qui m’inquiète, mais comment une autorité, au lieu d’intercepter le document et de l’envoyer aux services de renseignement dans la plus grande discrétion pour traitement, cherché avant tout à faire le buzz et à balancer sur les réseaux sociaux (chez-nous, tout le monde veut être un influenceur).
Ce simple geste mérite une forte sanction à l’endroit de son instigateur (le fonctionnaire est astreint à la neutralité). Car du moment où le document est rendu public, il met en mal à la fois le signataire et les services de renseignement. Car si le document tombait entre les mains des SR en premier, ils avaient le temps de créer une situation de rattrapage et de bloquer l’opposant en question chez lui, l’empêchant de sortir pour aller déposer sa candidature (même si probablement, il avait pensé à cette éventualité).
Une fois l’information sur Internet, la population devenait automatiquement un bouclier humain, et c’est ce qu’on a vu le lendemain quand il allait déposer sa candidature.
Cette situation, est très inquiétante, ça laisse croire qu’au Cameroun ces services sont d’une inefficacité effrayante.
S’ils ont été surpris par la sortie de ces civils sans formation particulière en renseignement et infiltration, c’est inquiétant, oui, très inquiétant même.
Je vois des personnes jubiler, disant comment on a fait « une passe orientée » ou mis « un zoloh » ou encore une « Panenka » au gouvernement.
Il faut le reconnaître, c’est un coup de génie, mais cette situation ne me fait pas rire, au contraire elle, m’inquiète.
Elle démontre aux yeux du moment que, face aux services de renseignement des pays plus structurés et mieux organisés, avec des agents vraiment entraînés à la fois au renseignement et à l’infiltration, le Cameroun serait un terrain de jeu pour ces agents, un espace où ils feront s’ils ne font pas déjà tout ce qu’ils veulent à leur guise.
Pourquoi je suis doublement inquiet ?
Le Cameroun est en proie à plusieurs crises, l’une au nord du pays et l’autre dans la région dite anglophone. Le message qu’on envoie aux autres services, est que, « s’ils prennent le temps de bien se préparer, ils peuvent mener des opérations dévastatrices sur toute l’étendue du territoire camerounais », quand des personnes qui sont les plus surveillées du Cameroun prennent toute une nation au dépourvu, je me refuse d’imaginer ce que des spécialistes pourront faire dans notre pays.
Depuis le 17 juillet, (le jour de la fuite du document), je suis très inquiet, car un pays avec un service de renseignement aussi poreux fait très peur.
Cette analyse me fait avoir une brèche dans la pensée : « et si cétait ces mêmes opposants qui avaient tout orchestré en publiant eux-mêmes les images sur Internet pour ainsi mobiliser les populations ? » Si cette hypothèse est avérée, une fois de plus, elle laisse comprendre que ces gens ont une maîtrise parfaite du système politique de notre pays et met en mal le rôle de la police politique.
C’est dire qu’ils contrôlent tout et il faut être très vigilant, car le pire pourra arriver (un ass@ssinat) car aucune autorité n’acceptera d’être malmenée par des individus.
Je referme la brèche, car si je développe cette partie, l’affaire risque de finir à la police.
Pour finir, je pense que nos dirigeants devraient faire profil bas et se rapprocher des cerveaux de cette stratégie de contre-espionnage afin de comprendre comment ils ont réussi à déjouer tous les services. Ensuite, enseigner leurs méthodes aux futurs agents, c’est une très grosse humiliation pour ces gens, et les responsables de ces services doivent rendre des comptes.
Est-ce que cette carence en coordination et en efficacité opérationnelle n’est pas l’expression visible de notre système ? Un système où l’intérêt commun n’est plus au centre, mais la guerre des clans et des positions entre différents services de renseignement (DGRE, SEDOC, BBR, RG, etc.) où chaque service déploie plus d’énergies pour s’auto-surveiller et s’auto-saboter ?
Face à ces nombreuses erreurs d’appréciation, on est en droit de se demander si cette inefficacité n’est pas finalement causée par une corruption et des pratiques opaques internes qui ont fini par miner l’efficacité de la collecte et de l’analyse de l’information.
Quoi qu’on dise, cette situation compromet la crédibilité du système et sa capacité à anticiper ou à endiguer les menaces.
Excellente journée à vous.